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Discerner sur les petits liens qui nous ligotent

22 janvier 2024 Billet Thomas More
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En ce temps-là, les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Ce Jésus est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. » (Mc 3, 22-30) 

Si en terme logique, le faux peut générer le vrai, le mal ne peut par lui-même engendrer le bien. Seule la miséricorde de Dieu transforme notre faiblesse et nos péchés par la grâce, pour contribuer au bien commun. C’est la place de L’Esprit Saint. Faut-il encore que nous lui fassions une place. Et qu’est ce qui nous empêche de lui faire cette place autre que notre liberté ?  

Cette question nous ramène à notre conscience. Dans cette scène de l’évangile, le Christ vient nous mettre en garde contre une grande tentation : celle de se rassurer à bon compte, de se croire l’homme fort dans une citadelle fortifiée éloignée des péchés graves, de ne percevoir aucune menace. « En gros, ça va ! ». Et ça va tellement bien que notre conscience se trouve ligotée par ces pensées aussi insidieuses que nocives. 

En gros ça va…dès lors nous pouvons apprivoiser des idées qui sapent les fondations d’un véritable esprit de service : nous offrons nos talents à un cercle de plus en plus choisi de proches qui nous ressemblent, après tout les autres en sont-ils vraiment dignes ? Nous choisissons les moments propices aux moments de qualité avec les autres, après tout ne faut-il pas savoir prendre soin de soi ? Nous évitons soigneusement les échanges qui permettrait de sortir de situations collectives enlisées, après tout sommes-nous vraiment appelés à jouer les héros ?  

Ces petites phrases préparent le terrain des auto-justifications anesthésiantes et expriment l’air de rien des petits blasphèmes contre l’Esprit Saint, des petits liens qui ligotent notre liberté, notre générosité, notre joie.  

Il est alors légitime de tailler ces pensées à l’image du jardinier pour laisser bourgeonner l’Esprit de charité. C’est le combat d’une vie spirituelle ordinaire. Cultivons cette simplicité dans l’ordinaire des jours de ne pas retenir notre temps, notre courage, notre parole, notre regard, notre conseil, notre écoute.

Comme Thomas More prenons le temps de nous confier à travers prière au détachement et à la simplicité de la vie. 

 
Donne-moi ta grâce, Seigneur bon, de tenir pour rien le monde ;  
De tenir mon esprit fixé en toi, et de ne pas flotter au souffle des bouches humaines ; 
De n’être pas avide d’entendre parler de choses mondaines, mais que la rumeur des fantaisies mondaines me fasse déplaisir. 
Joyeusement de penser à Dieu, d’implorer son secours et de prendre appui sur son réconfort ; 
De connaître ma propre vilenie et misère, 
De me faire humble et doux sous la puissante main de Dieu ; 
De pleurer mes péchés passés ; pour m’en purifier, de souffrir patiemment l’adversité ; 
De ne pas traiter la mort en étrangère ; 
De le remercier continuellement de ses bienfaits ; 
De racheter le temps que j’ai perdu, de m’abstenir de vaines parlotes et de sotte gaîté, de couper court aux récréations superflues.
 
 
 



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