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Vers la joie parfaite

22 mai 2025 Billet Thomas More
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« Comme le Père m’a aimé,
moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
 Si vous gardez mes commandements,
 vous demeurerez dans mon amour,
comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père,
 et je demeure dans son amour.
 Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,
et que votre joie soit parfaite. » (Jn 15,9-11) 
 
Que ces paroles du Christ nous bouleversent !
 
Alors que nous sentons combien le Seigneur prend soin de son peuple au moment de le confier à un nouveau pasteur universel, Léon XIV, ces mots nous invite une fois de plus à la foi, à l’amour et à la conversion. Pour notre joie, une joie parfaite.
 
 
La foi. 
Saint Thomas More n’a cessé de remettre son quotidien à la Providence aimante de Dieu. Dans les petites choses toutes ordinaires comme l’éducation de ses enfants 
Que mes enfants mettent la vertu à la première place, et la science à la seconde ; et que dans leurs études ils estiment au plus haut tout ce qui peut leur enseigner mieux la piété envers Dieu, la charité envers leur prochain et, pour eux-mêmes, la modestie et l'humilité chrétienne. C'est ainsi qu'ils pourront obtenir de Dieu la récompense d'une vie innocente, et, dans cette aventure assurée, ils ne regarderont pas la mort avec effroi ; avant cette échéance, solidement affermis dans la joie, ils ne seront jamais gonflés d'orgueil par les vaines louanges des hommes ni abattus par leurs propos iniques. (Lettre à sa femme Dame Alice)
comme dans les plus graves pour le bien commun. Rappelons-nous ce 18 avril 1523 quand il demanda au roi Henri VIII l'immunité parlementaire: 
Tout ce qu’un homme puisse dire, il plaira à Votre Majesté, de prendre tout en bonne part, interprétant les paroles de chacun, quelque maladroitement qu’elles puissent être exprimées, comme procédant d’un bon zèle pour le profit de votre Royaume et l’honneur de votre royale personne, dont la prospérité et la conservation, très excellent souverain, sont cela même que nous tous, vos humbles sujets aimants, selon le strict devoir de notre allégeance naturelle, désirons très hautement et demandons dans nos prières.
 
La conscience est une et dit tout ce qu’elle est en chaque geste. C’est du soin de notre conscience que dépend notre fidélité et de notre fidélité le fait que Dieu puisse agir dans le monde, à chaque instant.
 
 
L’amour. 
Saint Thomas More n’a cessé d’essayer de vivre la charité dans la vérité. Ami de toutes les saisons, il est avant tout un père affectueux
« … Il n’est pas étonnant que je vous aime de tout mon cœur, car la paternité est un lien qui ne saurait être ignoré … Ce lien est la raison d’être de mon souci pour vos esprits qui manquent de maturité, un souci qui m’amène souvent à vous prendre dans mes bras. C’est pour cela que je vous donne régulièrement des gâteaux, et que je vous donne de belles pommes mûres et des poires succulentes. Ce lien explique pourquoi j’aimais vous habiller en vêtements de soie, et je ne supportais jamais de vous entendre pleurer. Vous reconnaissez, par exemple, combien souvent je vous ai embrassés, et combien rarement je vous ai fouettés. Mon fouet était toujours une queue de paon. Et encore, je l’ai maniée avec hésitation et doucement afin que vos tendres derrières ne soient pas défigurés de tristes balafres. Celui qui ne pleure pas en entendant les sanglots de son enfant est une brute et ne mérite pas d’être appelé ‘père’ … En ce moment mon amour s’est tant accru qu’il me semble que je ne vous ai pas aimés du tout jusqu’à maintenant… "
(Lettre à ses enfants)
 
un tendre époux 
"La plus aimée, je ne sais – celle-ci ou celle-ci.
Oh si ensemble, oh si unis nous avions pu vivre nous trois,
Quel bien si la religion et les faits le permettaient.
Mais que la tombe associe, qu’elle nous associe j’en adjure le ciel,
Ainsi la mort, ce que la vie n’a pu donner, le donnera."
(épitaphe en l'église de Chelsea - en l'honneur de son second mariage)
 
avocat attentionné qui se dépense dans le service des autres et notamment des plus faibles, comme en témoigne son ami Erasme : 
Il eut toujours à cœur de rendre service à tous, et est merveilleusement porté à la compassion : il le montre avec plus d’éclat maintenant qu’il a plus de moyens de se rendre utile. Il en est qu’il soutient de ses deniers, d’autres qu’il protège de son autorité, d’autres qu’il recommande pour leur procurer de l’avancement. Ceux qu’il ne peut aider autrement, il les secourt de ses conseils. Jamais il n’a renvoyé quelqu’un inconsolé. On dirait que More est l’avocat officiel de tous les indigents.
 
chancelier humble et loyal envers son roi, comme en témoigne sa sollicitude silencieuse envers Henri VIII jusqu'à sa mort : 
Je prie Dieu pour qu’il protège le roi, le garde, et lui donne la sécurité, et lui envoie un conseil salutaire. 
vigoureux polémiste quand il s’agit de corriger Luther, voilà le saint dans toute sa stature, saisi par l’unique amour de Dieu, se faisant tout à tous pour, quoiqu’il en coûte, en sauver quelques-uns.
 
 
La conversion. 
Saint Thomas More n’a cessé d’être celui qui devait en premier se réformer, se convertir 
 
Je ne voudrais pas me mêler, et en vérité, je ne me mêlerai pas, de la conscience d'autrui, mais laissant chacun avec la sienne, j'entends avec la grâce de Dieu suivre la mienne.
bien conscient de l’avertissement de Saint Paul "Ne soyez un obstacle pour personne, ni pour les Juifs, ni pour les païens, ni pour l’Église de Dieu. Ainsi, moi-même, en toute circonstance, je tâche de m’adapter à tout le monde, sans chercher mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés." (1 Co 10, 32-33)
 
Voilà notre saint, méditant sur les fins dernières et les péchés capitaux, sur la Passion amère de notre Seigneur dans des images éloquentes pour susciter de profondes émotions et des mouvements d’amour impétueux en réponse à l’offrande toute personnelle du Christ pour nos péchés 
Quand nous nous sentons trop hardis, rappelons-nous notre faiblesse. Quand nous nous sentons trop faibles, rappelons-nous la force du Christ.
Dans nos craintes, rappelons-nous la douloureuse agonie du Christ, qu’il a voulu endurer avant sa Passion pour nous réconforter, afin qu’aucune peur ne nous fasse désespérer, et réclamons sans cesse son aide, sous telle forme qu’il lui plaira de la donner. Et alors nous n’avons nul besoin de douter que, ou bien il nous préservera de la mort douloureuse, ou bien il ne manquera pas de nous y rendre si forts que, par elle, il nous conduira à la joie du ciel. Et en ce cas il nous fait une plus grande faveur que s’il nous en préservait : car, de même que Dieu fit plus pour le pauvre Lazare en l’aidant à mourir patiemment de faim à la porte du riche que s’il lui avait apporté, à la porte, tout le dîner du riche glouton, de même, si bon qu’il soit pour un homme qu’il délivre de peine et détresse, il en fait encore beaucoup plus pour un homme si, par une mort très douloureuse, il le délivre de ce monde misérable, et le reçoit dans la félicité éternelle. (Dialogue du réconfort, Livre III Chapitre 27)
 Voilà le saint, ardent à s’amender pour se laisser sculpter et porter toujours plus de fruit : "Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage." (Jn 15, 2)
 
 
Foi, amour et conversion pour que notre joie soit parfaite.
 
Que ce mois de Mai, mois de Marie, nous soit doux, enserrés dans les bras affectueux de la Vierge, soutenus par son amour maternel, le chapelet en main, le cœur uni au Cœur Très Miséricordieux de Jésus, offerts au(x) coeur(s) du monde. Pour notre joie. Et notre joie parfaite.
 
Au 4 ou 11 juin prochains autour de ce spectacle si émouvant à 20h à l’Espace Bernanos, « Thomas More, la passion d’une conscience » !
 
 
François-Daniel



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